Affaire Benalla, pourquoi tout ce pataquès ?

24 septembre 2018.

Affaire Benalla, pourquoi tout ce pataquès ? On nous dit par médias interposés que les Français sont choqués par cette affaire. 74% d’après les derniers sondages ! Si j’avais eu à répondre à une telle question, j’aurais répondu que moi aussi je suis choqué. Oui choqué, outré même par tout le tintamarre qu’on fait autour de ce qu’on pourrait appeler un dysfonctionnement du pouvoir exécutif. Un dysfonctionnement grave ? Oui peut-être. Mais de là à en faire une affaire d’Etat. Non. Certainement pas.
Dans ce cas, que dire des affaires Audin, Benbarka, Boulin, de l’affaire du rainbow warrior qui elles, en leur temps, furent considérées à juste titre comme de véritables affaires d’Etat ? A l’évidence, l’affaire Benalla est montée en épingle à des fins de politique politicienne. Une curieuse alliance objective entre les partis d’opposition pour tenter de déstabiliser le président. La ficelle est trop grosse pour être crédible. Les politiciens qui s’en nourrissent n’en sortiront pas grandis. La démocratie non plus. Quant aux journalistes, ils seraient bien avisés de mieux analyser le contenu de ces sondages, de ce que ressentent les Français et ce qu’ils attendent des politiques !

Démission de Hulot, et après ?

Vendredi 31 août

Hulot a démissionné. Hier, il était qualifié de nul, d’insignifiant, de vendu aux lobbies, aujourd’hui il devient le héros, le bien aimé, l’authentique écolo. Pour moi, sa démission soudaine et inattendue certes mais finalement prévisible, montre qu’il n’était pas tout à fait à sa place au sein du gouvernement, trop vulnérable, trop habité par sa passion, trop fragile, pas assez lutteur pour résister au vacarme politique. Mais il s’en va la tête haute. Chapeau !
C’est vrai qu’il est urgentissime de répondre aux questions que pose le réchauffement climatique et que se pose l’humanité dans ses rapports avec la planète mais pas dans le brouhaha politique actuel, pas dans le moi je, il faut qu’on…
Ce matin à France Inter, un éminent professeur au Collège de France pose de bonnes questions : comment concilier les deux exigences écologique et économique ? Comment concilier le court et le long terme ? Mais il n’a pas posé la plus importante, la plus difficile aussi : comment concilier la mise en œuvre immédiate d’une politique qui exigerait des prises de positions radicales en matière d’environnement dans un contexte social où prime le débat démocratique et la prise en compte de points de vue divergents voire contradictoires. A suivre les écolos pur sang, il faudrait aller vite, très vite mais la démocratie n’est que lenteur. La démocratie serait-elle un frein ?

SNCF : incompréhensible grève des cheminots !

Pour le voyageur lambda, il y a quelque chose d’incompréhensible dans la grève actuelle des cheminots. La SNCF va mal, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle coûte de plus en plus cher aux contribuables français sans apporter un meilleur service aux utilisateurs. C’est même le contraire qui se produit. En moins de 20 ans, j’ai assisté, décontenancé, exaspéré et impuissant à la lente et inexorable dégradation de ce grand service public qui faisait autrefois la fierté de notre pays. Pour les usagers du chemin de fer, chaque déplacement est devenu une aventure : trains en retard ou simplement annulés, correspondances manquées… quand ce n’est pas une erreur d’aiguillage qui a fait un jour partir cet omnibus Bordeaux-Sarlat dans une autre direction que celle annoncée sur le panneau d’affichage !!! Sans parler des problèmes qui interviennent durant le trajet : compartiment non chauffé en hiver, surchauffé en été, non nettoyé, places mal étiquetées, toilettes fermées, bouchées… J’en passe et des meilleurs ! A moins d’être aveugle et sourd, il faut réformer la SNCF. Et la réformer en profondeur Parmi ces réformes, il y a le statut des cheminots. Un statut privilégié dû à des spécificités jadis bien réelles mais plus du tout évidentes aujourd’hui. Ainsi, la contrainte du travail de nuit souvent invoquée par les intéressés est partagée par bien d’autres salariés du secteur privé comme du secteur public, les infirmières et le personnel hospitalier pour ne citer qu’un exemple ! C’est une évidence, la SNCF doit sortir de son entre-soi pour tenter de recouvrer son aura d’autrefois. L’ouverture prochaine à la concurrence du transport ferroviaire (ouverture qu’il ne faut pas confondre avec privatisation), ne peut que lui être bénéfique. Elle est de nature à la revigorer, à la régénérer de l’intérieur, à la sortir de cette sorte d’engourdissement intellectuel dans lequel elle s’est laissée progressivement enfermer. Accepter d’évoluer, c’est nécessairement renoncer à quelque chose auquel on tient ; cela demande des efforts collectifs et individuels, mais c’est aussi la meilleure façon de conserver ce qui peut l’être encore et d’envisager l’avenir avec confiance, sans nostalgie du passé, c’est le défi que les cheminots doivent relever en ce printemps 2018.