lendemain d’élection

En ce lendemain d’élections européennes, les commentaires vont bon train. A mon tour, d’y aller de quelques remarques.

1- Bien qu’elle n’ait guère progressé depuis les dernières Européennes, l’Extrême droite (Le RN) demeure la première force politique du pays. Mais le plus significatif, c’est qu’elle renforce son ancrage un peu partout en France, y compris dans les régions de l’Ouest où elle ne jouait jusqu’ici qu’un rôle marginal.

2- Bien qu’ayant perdu son pari de finir en tête, le parti d’Emmanuel Macron fait bonne figure et apparaît, qu’on le veuille ou non, comme le seul véritable rempart face à la montée des populismes. La personnalité du président et son implication dans le « grand débat » y est sans doute pour quelque chose.

3- L’effondrement des partis traditionnels (LR et PS) confirme que le clivage traditionnel droite/gauche n’a plus sa pertinence. Il devrait conduire ces deux partis, pro-européens, à un sérieux examen de conscience et à revoir leur stratégie vis-à-vis du pouvoir en place.

4- La progression sensible des Verts est la seule et réelle surprise de ce scrutin ; elle montre l’intérêt croissant des citoyens, et en particulier des jeunes, pour les questions climatiques et environnementales. Mais en accédant aux responsabilités, si limitées que soient celles-ci, les Verts seront amenés à se soumettre aux dures réalités de la politique (celles du compromis) et à prendre le risque de perdre une partie de leur crédibilité auprès de ceux qui aujourd’hui leur font confiance.

5- Le faible score des listes se réclamant des gilets jaunes montre que ce mouvement a été largement surévalué et qu’il s’est discrédité au fil des semaines et des mois à cause des violences qu’il a générées ou qu’il n’a pas su maîtriser.

6- En dehors du RN, l’autre parti contestataire, La France Insoumise apparaît comme le grand perdant de cette élection. Son côté trop clivant, le manque de clarté de ses positions vis-à-vis de l’Europe, de l’Euro, des migrants, etc., la personnalité discutée et discutable de son leader, expliquent en grande partie cette brutale désaffection.

7- A l’échelle de l’Europe, la montée des populismes, si divers et fracturés qu’ils soient, constituent une menace pour l’existence même de cette construction européenne née d’un long et terrifiant conflit mondial de trente ans (1914-1944). Il y a là comme un formidable défi à relever pour les partis qui se disent européens, qu’ils soient de droite, de gauche ou du centre. Espérons qu’ils sauront faire taire leurs divergences pour se concentrer sur l’essentiel : faire avancer coûte que coûte cette belle et originale idée d’Union de nations si longtemps en conflits et à présent réconciliées, non seulement sur les plans économique et social mais plus encore sur les plans culturel et spirituel. Faire avancer l’idée d’Europe jusque dans le cœur des gens ! Voilà la tâche primordiale de ceux que nous venons d’élire !

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