Coronavirus : on en perd son latin

Chers amis de France et de Navarre, avouez tout de même qu’on vit une drôle d’époque ! Plus on avance dans cette histoire de coronavirus, plus on y perd son latin.
Le confinement est devenu en quelques jours, le maître mot de l’actualité. On ne parle que de ça. Ah la belle trouvaille ! Outre le fait qu’il porte atteinte aux libertés fondamentales, on peut se demander s’il va servir à quelque chose. La réponse est connue : il va nous protéger dans l’immédiat des risques de contagion, en particulier les vieux schnoques dont je fais partie, de freiner la contamination et ce faisant d’éviter l’engorgement des hôpitaux malheureusement et/ou scandaleusement sous-équipés et déjà surchargés en certaines régions du pays.
Cela, on l’a bien compris. Mais si, comme on nous le dit sur tous les tons, il est nécessaire qu’au moins 50% d’une population soient immunisés pour que le virus disparaisse de lui-même, il faut bien admettre que le confinement, en empêchant l’immunisation naturelle des sujets, a aussi pour effet de retarder la sortie de crise.
C’est là le piège et le nœud du problème. Plus le confinement se prolonge, moins on a des chances de sortir rapidement de la crise sanitaire et moins on sort rapidement de la crise plus la tempête économique et sociale qui s’annonce à l’horizon risque de prendre des proportions que je n’ose imaginer ce soir.
Voilà le dilemme que je soumets à votre réflexion. Le confinement n’est qu’un pis-aller à la crise. Un pis-aller un peu bancal avouons-le ! Sans doute va-t-il permettre de sauver quelques dizaines de milliers de décès (on en est à environ 100 000 en ce 11 avril à l’échelle mondiale), ce qui est peu finalement par rapport à d’autres pandémies dont on parle beaucoup moins, mais il va à coup sûr générer des dommages collatéraux en termes de faillites d’entreprises, de mise au chômage de milliers de salariés et finalement de décès directs ou indirects dont on a peine aujourd’hui à mesurer l’ampleur mais qui seront probablement plus importants que ceux résultant de l’épidémie elle-même.
Eh bien, devant cette situation inédite, je vais peut-être vous surprendre mais je demeure un indécrottable optimiste. Nous autres êtres humains sommes embarqués sur un bateau qui, ayant choisi une voie audacieuse et inconnue, est aux prises à une mer déchaînée avec les deux monstres de Charybde et de Scylla qui nous font face et que nous devons vaincre à tout prix. Nous tanguons de tribord à bâbord, le roulis est fort mais nous tenons bon. Bientôt, devant notre bateau s’ouvrira une mer plus apaisée. Il ne peut en être autrement. Sur une autre mer, c’est-à-dire un autre monde. Oui, regardez bien, cet autre monde, il se dessine déjà, on en parle à demi-mots : relocalisation, souveraineté sanitaire, resserrement des liens, plus de proximité, plus de fraternité. Autrement dit, un monde plus humain mais un monde encore à construire.
Allez chers amis, malgré le confinement et en dépit de tout, je vous souhaite de joyeuses Pâques.

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