Crise sanitaire : quelles leçons à tirer ?

            Depuis à peu près une année maintenant que nous sommes plongés dans cette crise sanitaire, une crise qui ne semble pas devoir disparaître de sitôt, la seule nouvelle intéressante de ces dernières semaines est que le gouvernement, refusant de suivre les pontes de la médecine, de la grande majorité d’entre eux tout au moins, n’a pas procédé à un troisième confinement.
            Pari risqué puisque les statistiques du nombre d’hospitalisations et de malades en réanimation (critères déterminants) plafonnent à un niveau élevé sans toutefois amorcer un « décollage » comme le prédisaient nos mandarins, et qu’elles auraient même tendance à diminuer très légèrement depuis une semaine.
            Qu’en sera-t-il dans une quinzaine, un mois, six mois ? Personne ne le sait. Croisons simplement les doigts pour que nos politiques aient pris la bonne décision, à vrai dire la seule qui s’imposait au moment où ils l’ont prise !
            Est-il possible d’ores et déjà de tirer quelques leçons de cette crise sanitaire sans précédent ? Amorçons quelques pistes.
            Que cette pandémie qui a déjà fait plusieurs millions de morts à l’échelle de la planète et plus de 80000 chez nous, n’est pas une simple grippette comme certains l’ont dit imprudemment au début (et moi le premier), et que dans la façon de se reproduire et de se propager, ce virus présente bien des aspects déconcertants y compris pour nos éminents épidémiologistes.
            Que le confinement pratiqué par les Etats ne peut être qu’une solution à court terme destinée à soulager les services hospitaliers submergés par le nombre d’entrants. En aucun cas, il ne saurait tenir lieu de politique sanitaire compte tenu des graves dégâts économiques, sociaux, psychologiques en tous genres qu’il occasionne et dont on n’a pas fini de mesurer les effets directs et indirects.
            Qu’il va falloir s’habituer à vivre et à vivre le plus normalement possible avec ce ou plutôt ces coronavirus, ce qui implique que chaque pays soit suffisamment et durablement équipé en masques, tests et centres de vaccination…, mais aussi qu’il accroisse substantiellement le nombre de ses lits hospitaliers et/ou en inventant des formes plus souples et moins coûteuses d’hospitalisation à domicile.
            Qu’il va falloir quant à nous Français nous poser sérieusement la question de la déficience de nos instituts de recherche autrefois en pointe dans les domaines de l’immunologie, de leur incapacité à trouver et à produire dans l’urgence un vaccin adéquat. N’y a-t-il pas là un problème plus général qui tient à la place de la recherche en France ? A l’absence de risque et de prise de risque de notre ministère public, de nos laboratoires et de nos chercheurs ? A ce désastreux principe de précaution (qui s’est substitué à celui de prévention) qu’on a cru bon d’inscrire il y a quelques années dans notre Constitution ? Prévention/précaution, ce n’est tout de même pas la même chose !

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